CHARLES PASI
Bricks
La ville. Les villes. Un harmonica, tout en retenue, puis une section rythmique progressent au cœur des rues, des âmes. Déambulation qui doit autant aux souvenirs qu’à un constat et un état: Citadin, témoin, homme, musicien, Charles Pasi marche, arpente, avance, sur le bitume et dans sa tête.
«From The City» est la première chanson de «Bricks», son nouvel album. C’est une porte qui s’ouvre sur quelque chose de sensible et d’important, c’est un environnement qui fait office de carte d’identité.
C’est un subtil mélange de douceur et de mélancolie, de lucidité et de dualité, une façon de donner beaucoup sans en faire des tonnes.
Blues, soul, pop, d’entrée, on ne sait pas, on ne sait plus et on comprend que les étiquettes n’ont ici aucune importance. Ce n’est pas le problème, ça n’a jamais été le problème. Faut-il définir absolument une chose pour se donner le droit de l’aimer?
Il cite d’ailleurs en souriant Duke Ellington: «Il n’y a que deux styles de musiques: la bonne musique et la mauvaise musique». Comme il a raison.
En fait, si l’on y réfléchit bien, Charles Pasi n’enregistre pas de disque, non, il poursuit simplement la rédaction de son journal intime.
L’intimité du monde bien sûr, son nombril n’étant, toujours, qu’un point de départ, jamais une finalité. Perméable, sensible, incapable de détourner le regard, une lucidité chevillée au corps, qu’il aimerait peut-être même parfois pouvoir oublier, Charles Pasi possède cette chose rare en cette époque troublée: un regard sans jugement.